
Pierre visite l’Exposition universelle de Bruxelles en 1958 avec son fils François
Forger une nouvelle carrière
Comme c’était la coutume dans de nombreux endroits à l’époque, l’aîné était censé hériter du domaine ou de la ferme familiale. Pierre savait que, puisque Nic avait hérité de la ferme familiale après le décès de leur père en mars 1941, il devrait tracer sa propre voie professionnelle. Ses quatre ans et demi dans la résistance lui avaient forgé des compétences précieuses pour tout CV moderne : sens de la débrouillardise, réactivité, orientation vers les résultats, sang-froid sous pression, ainsi que des capacités de leadership et de motivation dans des conditions difficiles.
En 1946, il s’installa dans le centre du Luxembourg pour exercer comme garde forestier auprès du Service des Eaux et Forêts, à Lintgen, dans le district de Mersch. Ambitieux et travailleur, il suivit des cours du soir et s’inscrivit même à Nancy (France) dans la prestigieuse école spécialisée en sciences forestières. Très vite, les documents officiels le désignèrent comme aspirant garde forestier.
Au début des années 1950, il déménagea à Wiltz, dans le nord du pays, puis, dans les années 1960, s’installa à Remich, charmante ville viticole sur la Moselle. Il gravit les échelons jusqu’à devenir brigadier-forestier ppal, responsable, avec son équipe, des forêts de l’est du pays.
Dans les années 1970, Pierre fut invité à Strasbourg pour prononcer un discours sur les pratiques forestières. Il affichait un engagement visionnaire : il prônait une gestion durable et respectueuse de l’environnement chaque fois que cela était possible, tout en évitant la rigidité parfois associée à l’extrémisme écologiste contemporain.
Le mariage
En 1950, Pierre rencontra la femme qui deviendra sa compagne, Odile Schreiner. Fille d’un propriétaire terrien et agriculteur de Godbrange, elle aussi avait connu les turbulences de la guerre. Le père Schreiner furent emprisonné pendant trois semaines en juillet 1942 et avec sa famille (épouse et trois enfants) comptaient parmi les cinquante premières familles déportées par les nazis en septembre 1942.
Le Luxemburger Wort, journal national, publia le 23 septembre 1942 la liste de ces familles — nom, adresse, profession — à titre d’avertissement. Le motif invoqué : ces familles étaient connues pour refuser de s’identifier comme allemandes, ni dans leur cœur ni dans leur comportement. On leur proposait alors un relogement dans un centre de travail, suggérant qu’elles pourraient ainsi devenir des citoyens éclairés et productifs au sein de la communauté nationale allemande.
À la fin de la guerre, plus de 1 100 familles luxembourgeoises avaient été déportées dans des camps de réinstallation. Sans préavis, elles durent préparer une petite valise et se présenter à la gare de Hollerich, à Luxembourg-ville. De là, elles furent entassées dans des trains en direction de l’est, vers un avenir incertain, souvent synonyme de souffrance et de déracinement. Les nazis confisquèrent tous leurs biens, les privant de leur maison, de leurs effets personnels et de tout sentiment de sécurité.
La première destination de la famille Schreiner fut Leubus, un camp de travail forcé situé en Basse-Silésie (aujourd’hui Lubiąż, dans le sud-ouest de la Pologne actuelle), à plus de 1 000 kilomètres du Luxembourg. Installé dans l’immense et imposant complexe d’une ancienne abbaye cistercienne, le camp de Leubus était dirigé par la SS. On raconte que le site fut transformé en un lieu de production secrète pendant la guerre avec des laboratoires de recherche et des ateliers pour le développement de récepteurs radar, tandis que des ateliers d’armement. Les conditions de vie y étaient rudes, et le site fortement gardé : les déportés enduraient un travail pénible, des privations, et des humiliations fréquentes. Malgré cela, les prisonniers se soutenaient mutuellement pour maintenir le moral et garder l’espoir de rentrer un jour chez eux.


Photo de gauche : Départ de familles réinstallées en Silésie. Centre de documentation et de recherche sur la Résistance. Photo de droite : Vue aérienne du camp de travail de Leubus, 1942. Wikipédia.
En janvier 1943, le camp de Leubus fut fermé dans le cadre d’une stratégie plus large des nazis visant à réorganiser les camps de travail forcé pour une efficacité accrue en temps de guerre. La famille Schreiner fut alors transférée, comme la plupart des premiers arrivants à Leubus, au camp de Boberstein, situé à environ 130 kilomètres de là. C’est là, en février 1943, que Pierre accomplit sa mission audacieuse et humanitaire : livrer plus de 1 000 kilogrammes de provisions au camp. À seulement 13 ans, Odile Schreiner était loin d’imaginer que, dix ans plus tard, elle épouserait ce courageux résistant.
Heureusement, toute la famille Schreiner a survécu à son internement et est retournée au Luxembourg en avril 1945, contrairement aux 21 déportés luxembourgeois qui ont tragiquement perdu la vie à Boberstein.
Le couple se maria le 17 octobre 1953 à Junglinster, désireux de tourner la page et de construire un avenir serein, loin des épreuves de la guerre. En juillet 1954, naquit leur fils François, à Wiltz; suivi en 1961 par la naissance de leur fille Jacqueline.

À gauche : Pierre avec sa femme Odile, leur fils François et les parents d’Odile, Jean-Pierre et Nathalie Schreiner. À droite : Pierre et sa famille, sortie du week-end en 1959.
Maintenir les liens
Après-guerre, Pierre resta en contact régulier avec ses compagnons de la Résistance, avec lesquels l’amitié était forte. Il participa activement aux cérémonies commémoratives annuelles au Luxembourg, et parfois en Belgique ou en France. Il emmena son fils François visiter le camp de concentration de Hinzert, pour lui transmettre la mémoire des épreuves vécues. Jules Dominique, qui avait recruté Pierre dans la Résistance belge, devint major et chef de la Garde grand-ducale de 1953 à 1966.
La famille conserva un attachement profond à Doennange, y revenant pour des célébrations traditionnelles comme la Toussaint, Noël ou les vacances d’été. L’été était aussi synonyme de voyages en Europe, en voiture et caravane, avec des étapes régulières en France et en Belgique, notamment pour retrouver parfois d’anciens compagnons de la Résistance dans le nord et à Draguignan.
A Remich, où ils s’étaient installés, Pierre s’engagea activement dans la vie locale, organisant, entre autres, les festivités du 1er mai avec le conseil communal. Comme beaucoup d’hommes à son époque, il chassait plusieurs fois par an. Odile était une cuisinière remarquable, sublimant les gibiers qu’il ramenait pour régaler la famille et les amis.
Une visite particulièrement mémorable au début des années 1960 mena Pierre, son fils François et son neveu Fernand au château d’André Peltzer près de Spa. Industriel textile, Peltzer avait engagé Pierre en 1936 comme valet, avant de le promouvoir à un poste commercial, impressionné par son tempérament ouvert et ses compétences linguistiques. Lors de cette visite, Peltzer ravit les garçons en leur faisant faire un tour du domaine à bord de sa décapotable de sport. Toujours attiré par la nature, Pierre planta une tente dans le parc du château pour que les garçons puissent s’amuser et profiter de l’extérieur.
Il emmena ensuite François rendre visite à Auguste Collart, dans son château de Bettembourg, où les deux anciens résistants évoquèrent leurs souvenirs de la Résistance luxembourgeoise.
Pendant plusieurs années, l’un des temps forts de la vie familiale fut la visite annuelle de leur oncle américain venu de New York. L’oncle Michel avait émigré aux États-Unis au début des années 1900 et s’était installé dans l’Illinois. Plus tard, son fils Dagobert, affectueusement surnommé ainsi par la famille luxembourgeoise d’après l’oncle Picsou de Disney – personnage excentrique, riche et aventurier –, devint un avocat prospère à New York.
Chaque année, « Oncle Dagobert » arrivait avec des cadeaux, pour le plus grand bonheur des enfants, souvent télécommandés – une nouveauté dans l’Europe des années 1960. Adolescent, François passa même plusieurs étés à New York, profitant pleinement du temps passé avec sa famille américaine et étant largement gâté.
Pierre resta également en contact avec les militaires américains rencontrés durant la guerre. Invité à visiter les bases aériennes américaines de Bitburg et de Spangdahlem, en Allemagne, dans les années 1950 et 1960, il y emmena son fils François pour rencontrer les aviateurs et découvrir les installations. À chaque fois, ils furent accueillis chaleureusement. Pendant plusieurs années, Pierre joua même un rôle logistique, livrant personnellement des arbres de Noël luxembourgeois aux deux bases pour célébrer les fêtes.
Un jour, alors qu’une grosse commande était arrivée en retard et bien plus importante que prévu, Pierre se demanda comment ils allaient réussir à préparer tous les sapins à temps. « Aucun problème », répondirent les aviateurs américains. « On va venir vous donner un coup de main. » Peu après, un gros camion arriva à la ferme des Schreiner, à Godbrange, transportant plusieurs Américains munis d’outils de coupe ultramodernes. Ils se mirent immédiatement au travail — et terminèrent la tâche en un temps record.
Décorations pour son courage
Après la guerre, Pierre reçut la Croix de Guerre et la Médaille de l’Ordre de la Résistance du Luxembourg. La France le récompensa également avec la Médaille de la Reconnaissance française et la Médaille des Passeurs. De Belgique, il obtint la Médaille du Combattant Volontaire de la Guerre 1940–1945 (avec deux sabres croisés), la Médaille des Passeurs belges, ainsi que la Médaille commémorative de la Guerre 1940–1945. Il fut aussi décoré de la Médaille interalliée (Inter-Allied Victory Medal). Une distinction de la Pologne lui a été décernée également pour son aide humanitaire. Il reçut également deux lettres de félicitations : l’une des États-Unis, signée du général Eisenhower, l’autre du Commonwealth, signée par le commandant-adjoint des forces expéditionnaires alliées, exprimant leur gratitude pour son aide apportée aux soldats et aviateurs alliés en fuite.

Photos des médailles décernées à Pierre Schon par le Luxembourg, la Belgique et la France.
Le jour où les lumières s’éteignirent
Le 14 juillet 1991, Pierre s’éteignit à l’hôpital de Luxembourg‑ville, victime d’une insuffisance cardiaque, un décès qui, dix ans plus tard, aurait peut-être pu être évité grâce à un pontage. Les années de guerre, si tumultueuses et stressantes, avaient probablement entamé sa santé. L’église de Remich fut comble ce jour-là : famille, amis et membres de la Résistance s’y étaient réunis pour rendre hommage à ce patriote courageux et à cet homme au grand cœur.

En 1991, à titre posthume, le Luxembourg lui décerna la Croix de la Résistance, la distinction civile la plus prestigieuse pour actes de résistance pendant la guerre.
Hommage aux résistants européens
Gardons en mémoire le courage des membres de la Résistance à travers l’Europe durant la Seconde Guerre mondiale. Ces héros méconnus ont tout risqué sous l’oppression nazie. Œuvrant dans l’ombre, avec des moyens limités et une menace constante, ils menèrent une guerre clandestine de résilience et de défi. Leurs sacrifices — trop souvent ignorés — sont un témoignage puissant de la lutte pour la liberté et la justice, indispensables à la victoire des Alliés et à la paix que nous connaissons aujourd’hui.
Selon le Livre d’Or des Prisons publié par la L.P.P.D., plus de 10 000 Luxembourgeois patriotes furent membres de la résistance ou d’organisations clandestines. Les mouvements de résistance luxembourgeois ont réussi à cacher 300 réfugiés politiques et plus de 3 500 jeunes hommes ayant échappé à l’incorporation forcée dans l’armée allemande, sur un total de 12 080 enrôlés. 350 Luxembourgeois combattirent dans les maquis (camps forestiers) en Belgique et en France et 74 y sont tombés. Plus de 50 membres actifs de la résistance luxembourgeoise furent exécutés par les nazis. Beaucoup d’autres sont morts en captivité dans les camps de concentration.
En France, on estime que 300 000 à 500 000 personnes participèrent à la résistance. Environ 100 000 furent des combattants ou des agents actifs, tandis que des centaines de milliers d’autres apportèrent un soutien logistique (hébergement, transport, faux papiers, ravitaillement) ou diffusèrent de la propagande. On estime que 30 000 à 35 000 résistants français furent torturés et exécutés, tués au combat ou morts en captivité. De plus, 60 000 à 70 000 déportés périrent dans les camps de concentration nazis.
En Belgique, environ 160 000 personnes furent impliquées dans des activités de résistance. Parmi elles, 30 000 furent arrêtées et 16 000 perdirent la vie, soit par exécution, soit en captivité.
Aux Pays-Bas, environ 45 000 à 60 000 personnes participèrent à un moment donné à la résistance. Toutefois, un noyau plus restreint (5 000 à 10 000) s’engagea durablement dans des actions organisées et à haut risque (sabotage, lutte armée, aide aux Juifs). Environ 2 000 à 2 500 résistants néerlandais furent exécutés par les nazis entre 1940 et 1945, tandis que des milliers d’autres furent arrêtés, torturés, déportés, ou moururent en camp de concentration.
En Norvège, on estime que 30 000 à 40 000 Norvégiens participèrent activement à la résistance pendant l’occupation. En tout, environ 1 900 résistants furent tués dans le cadre de leurs activités, dont environ 600 exécutés, d’autres morts en camp ou victimes de représailles.
Au Danemark, on estime que 20 000 personnes furent impliquées dans des actions de résistance, dont environ 400 furent tuées. Beaucoup d’autres furent arrêtées, emprisonnées ou envoyées en camp de concentration. Les Danois réussirent à sauver plus de 60 % de la population juive du pays en les transportant en bateau vers la Suède neutre, juste avant les rafles et déportations.
En Pologne, la résistance fut l’une des plus grandes et des plus actives d’Europe occupée. On estime qu’au plus fort de son activité, la résistance polonaise comptait plus de 400 000 membres, notamment via l’Armia Krajowa (Armée de l’Intérieur), principale organisation de résistance. Selon certaines estimations, environ 100 000 résistants polonais et civils engagés dans des activités clandestines furent exécutés ou moururent en camps de concentration.
Epilogue
En 1971, mon vieux professeur d’anglais, plein de sagesse, nous avait dit : « Vous avez la liberté de mettre fin à toutes les libertés, et c’est à vous tous de faire en sorte que cela n’arrive jamais. » C’était un message profond, surtout pour une salle remplie d’enfants de onze ans qui apprenaient à peine ce que signifiait vraiment le mot liberté.
L’un des conflits les plus meurtriers de l’histoire de l’humanité, la Seconde Guerre mondiale a coûté la vie à plus de 70 millions de personnes, dont 27 millions rien qu’en Union soviétique. La destruction et les souffrances causées par la guerre ont bouleversé les nations, modifié les équilibres géopolitiques et laissé des cicatrices profondes dans d’innombrables communautés à travers le monde.
Les leçons de la Seconde Guerre mondiale nous ont appris qu’un régime totalitaire peut s’emparer du pouvoir rapidement si nous ne restons pas vigilants. La liberté est notre bien le plus précieux, et une fois perdue, elle est extrêmement difficile à retrouver. Aujourd’hui, l’Allemagne est devenue un allié de confiance, preuve vivante qu’une réconciliation est possible.
Pour nos enfants, nos petits-enfants et les générations futures, il est de notre devoir de rester forts, unis, et fermes dans la défense de la démocratie et du mode de vie que nous chérissons, mais que nous tenons trop souvent pour acquis. Cet engagement commence par le souvenir de notre histoire récente, car ce n’est qu’en comprenant d’où nous venons que nous pourrons réellement protéger l’avenir vers lequel nous allons.
Quelques mots de la LPPD et de l`Amicale LPL
La LPPD (Ligue des Prisonniers Politiques et Déportés) a.s.b.l. fut fondée en 1946, peu après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Sa mission permanente est de préserver les témoignages historiques et les souvenirs personnels des prisonniers politiques et déportés luxembourgeois.
L’association collabore également étroitement avec diverses organisations d’anciens combattants — et reste en contact avec des groupes tels que l’Amicale LPL, ainsi qu’avec leurs descendants aujourd’hui — afin d’honorer la mémoire et l’héritage de la Résistance luxembourgeoise, et de promouvoir la conscience historique auprès des générations futures.

Cher lecteur,
Quatre-vingts ans après 1945 — la fin de la Seconde Guerre mondiale — on peut se demander s’il est encore nécessaire de se pencher sur les années 1940 à 1945. Existe-t-il encore un véritable intérêt pour le passé, ou notre mémoire collective commence-t-elle à s’effacer ?
Souvenons-nous. Après la Première Guerre mondiale, le 10 janvier 1920, la Société des Nations fut fondée — dans le but de protéger les droits de l’homme et d’éviter de nouvelles guerres. Pourtant, la sécurité des petites nations, et même de certaines grandes, ne pouvait être garantie.
Souvenons-nous encore. Le 18 avril 1946, après la Seconde Guerre mondiale, 34 nations décidèrent de dissoudre la Société des Nations pour fonder l’Organisation des Nations Unies. On croyait alors qu’un rempart durable avait enfin été érigé contre le nationalisme autoritaire.
Et aujourd’hui ? Pendant des décennies, la paix en Europe a été tenue pour acquise — du moins jusqu’en février 2022. Des scénarios jadis inimaginables sont redevenus réalité. Le cadre de sécurité qui nous entoure commence à se fissurer. L’ordre international, le respect de la souveraineté nationale et l’autorité des Nations Unies sont remis en question. Les efforts des partis démocratiques pour contenir le populisme semblent vaciller.
Même si le souvenir peut parfois être inconfortable, ce n’est pas une raison pour s’en détourner. Si nous ne nous concentrons que sur le présent en laissant le reste aux autres, nous risquons de perdre de vue les leçons de l’histoire — dans un monde où l’humanité détient le pouvoir de se détruire elle-même. Le silence mène à l’oubli, et l’oubli efface la mémoire.
Voici donc une occasion de revenir sur le passé — sur les années de guerre de 1940 à 1945 — et sur l’histoire de Pierre Schon, membre de la Résistance luxembourgeoise qui eut le courage de s’opposer à l’occupant nazi.
Mais tout ce que l’on lit sur les aventures de guerre est-il vrai ? Peut-on encore croire à une histoire racontée quatre-vingts ans après les faits ? Les historiens nous rappellent à juste titre qu’il faut rester fidèles aux faits et résister à toute tentation de les enjoliver.
Heureusement, de nombreux aspects de l’histoire de Pierre Schon sont documentés par des photographies, et il reçut de nombreuses distinctions — appuyées par des témoins capables d’attester de ses actions.
Plus que jamais, le devoir de mémoire ne doit pas s’éteindre. Oublier reviendrait à renoncer à une expérience précieuse.
« Une nation qui oublie son passé n’a pas d’avenir. » — Winston Churchill
En raison de contraintes budgétaires, une traduction professionnelle de l’histoire originale de Pierre Schon en luxembourgeois n’a pas été possible. La L.P.P.D. est donc heureuse d’avoir contribué à la rélecture de la version luxembourgeoise — initialement traduite automatiquement à partir de l’anglais — afin que l’histoire de Pierre Schon soit également disponible en langue luxembourgeoise.
Jean Pirsch
President, LPPD

Cher lecteur,
À une époque où la peur et la violence menaçaient d’anéantir totalement les valeurs humanitaires, il y eut toujours des individus qui se dressèrent contre l’inhumanité — sans armes, mais guidés par une foi inébranlable en la dignité humaine. L’un de ces individus était Pierre Schon, un jeune homme de Doennange, à qui ce site et ce livre sont dédiés, en hommage à sa vie et à son courage.
En tant que membre de la LPL-Rodesch (Lëtzebuerger Patriote Liga), Pierre Schon a mis sa force et sa détermination au service de ceux qui en avaient le plus grand besoin. Il a conduit de jeunes hommes en sécurité de l’autre côté de la frontière, a fait passer clandestinement nourriture et messages dans les camps de réinstallation et a ensuite rejoint le maquis belge dans la lutte contre l’occupant nazi.
Ses actions ne furent pas motivées par la recherche de reconnaissance ou d’aventure, mais par un profond sens de la justice et de la solidarité. Ce site et ce livre racontent non seulement l’histoire d’un résistant, mais aussi celle d’un homme qui a risqué sa vie pour sauver celle des autres. Ils nous rappellent l’importance du courage civique, la force de la solidarité et la nécessité de rester fidèles à nos principes, même dans les périodes les plus sombres.
Pierre Schon était de ceux qui non seulement chérissaient la liberté, mais la vivaient et la défendaient. Son exemple nous rappelle que la liberté ne doit jamais être considérée comme acquise et que l’histoire de la Résistance est, avant tout, une histoire d’humanité — celle de ceux qui refusent de détourner le regard lorsque nos valeurs sont menacées.
J’adresse mes plus sincères remerciements à Madame Sue Hewitt. Grâce à son engagement et à ses recherches, elle a contribué à préserver pour les générations à venir l’histoire de Pierre Schon, résistant et membre de la LPL, qui était aussi son beau-père.
Marc Fischbach
Président de l’Amicale LPL